PRIX DU POLAR DES EDITIONS POINTS
RESUME: 1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Cœur, en Bourgogne. Pas mort d'un excès de froid, de faim ou de vin, comme d'autres, mais proprement égorgé.
Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C'est le cas de l'inspecteur de police Matthias Lavau: recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire ses armes à Paris et à Lyon avant de finalement rentrer au bercail. Talent syna? II se souvient de tout, tout le temps. Une mémoire parfois lourde à supporter, mais dans ses enquêtes, un atout précieux.
La aussi est un ancien des Ursulines: Thomas Sorel, bien connu dans les alentours, et presque unanimement détesté... C'est le bras armé du très redouté maire. Beaucoup ont souhaité sa mort, pour des raisons valables, le plus souvent.
Dans l'atmosphère crépusculaire de l'hiver interminable qui s'est abattu sur la région, Matthias et son assiste Esther vont devoir démêler les racines du Mal, entrelacées depuis des décennies et profondément plantées dans les passions, les vices et les secrets de Haut-de-Cœur.
Personnellement, dès le début, j'ai été happé par cette intrigue. Il faut le dire, je lis rarement des polars qui ont pour toile de fond la Première Guerre mondiale.
Après un prologue qui nous fait découvrir certains personnages qui vont jalonner le récit, l'autrice nous précipite de plein fouet et nous fait tomber au sens propre du terme sur un cadavre.
Avec une maitrise totale et une plume captivante, elle nous emmène dans ce village dans lequel les secrets enterrés dans le sable pullulent !
J'ai beaucoup aimé le contexte historique qui est très bien mené. On suit la vie des villageois coupés de tout en cette Première Guerre. Les rationnements, la vie difficile, les secrets enfouis au fond des mémoires en font un polar bien sombre.
Les personnages ne sont pas en reste et sont très bien travaillés. Que ce soit Mathias, avec sa mémoire prodigieuse, Esther, qui, bien qu'elle soit très énigmatique pendant pratiquement tout le roman, a une certaine aura qui fait qu'on l'apprécie tout de suite.
Bien que chaque personnage ait une part d'ombre, l'autrice nous distille un brin de compassion pour eux, que la vie n'a pas épargnés.
Même si par moment, on devine où l'autrice veut en venir sur certains personnages, j'ai été scotché par les différentes révélations glaçantes qui vous font froid dans le dos.
En conclusion, un 1ᵉʳ roman réussi qui m'a énormément plu. Je serais très curieuse de lire la suite des aventures de Mathias et Esther.