dimanche 4 octobre 2020

L'assommoir de Emile Zola

 RESUME: Qu'est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd'hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d 'Or version Second Empire? L'existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s'expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l'intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers « assommoirs » - un accident de travail, l'alcool, les « autres », la faim - ont finalement raison d'elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L'Assommoir, cette « passion de Gervaise », cet étonnant chef-d'œuvre, avec des yeux neufs.


MON AVIS: De toutes les œuvres de la saga des Rougon-Macquart, la série de Zola, l'assommoir est celui qui me faisait le plus peur. Je ne sais pas pourquoi ! Pourtant je ne l'avais jamais lu, mais je repoussais sans cesse la lecture. Pensez donc, ma dernière lecture de la saga remonte à 2019!

J'ai été rassuré dès les premières pages: Je me suis laissé transporter dans l'univers de Gervaise et de ses proches. le moins que l'on puisse dire, c'est que la pauvre en prend plein la figure tout au long de sa vie. Comme si sur son berceau, il avait été écrit qu'elle aurait des malheurs toute sa vie. 

Il faut dire que l'époque n'aide pas ! Et Zola la décrit parfaitement cette époque où les ouvriers du Paris du second Empire luttent comme ils peuvent contre la misère qui les menace en permanence. Tout y est: L'alcool, l'argot des ouvriers, l'hypocrisie des gens, les radins et j'en passe. Plus, la description de ce quartier de la goutte d'or que je connais bien pour avoir travaillé à côté pendant quelques années . L'auteur nous dépeint cette vie de tous les jours et c'est purement jouissif de bout en bout. 
Zola nous promène dans ce quartier ou les métiers d'autrefois tel que les blanchisseuses ou les zingueurs se côtoient et "refond le monde". Qui se souvient au jour d'aujourd'hui tous ses métiers qui faisaient la force de ses quartiers parisiens mais aussi ceux de la campagne. Est ce que vous vous voyez lavandières alors qu'il existe des machines à laver chez soi ou à la rigueur la laverie automatique. 

Il y'a deux ans, j'ai été en vacance à Rochefort en Charente maritime et j'ai visité le musée des commerces d'autrefois. J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le temps pour nous faire découvrir ses commerces que nos grand parents ont connus. 

C'est ce que j'apprécie dans les livres de Zola, l'immersion dans le passé où il nous décrit avec force détails tout l'univers aussi bien des ouvriers de l'époque que des bourgeois. Nous entrons par la grande porte  dans les riches demeures ou brille une société souvent complètement creuse sous la plume de Zola. Ou nous nous promenons dans les ruelles de Paris et nous apprenons à connaitre "les petites gens".

Pour en revenir au livre, je me suis dit plus d'une fois qu'est ce que Gervaise attend pour se secouer les puces et tout envoyer valser: A savoir mettre un grand coup de pied dans la fourmilière? Comme si l'auteur voulait nous faire comprendre que l'on n'échappe pas à son destin et que l'hérédité y est pour beaucoup. Même si à plusieurs reprises, l'auteur la fait se remettre à flot, elle finit toujours par retomber jusqu''à ce qu'elle ne puisse plus se relever. C'est donc un roman bien noir et dans un sens infiniment triste que nous livre Zola, même qu' en y réfléchissant, les autres que j'ai lu ne sont pas plus gais .

Je disais que jusqu'à présent, je préférais quand Zola nous faisait entrer dans le monde de la bourgeoisie. Avec cette œuvre, je me rends compte que finalement, j'aime aussi beaucoup ce milieu rude et que l'auteur nous le brosse à merveille! 


ce livre a été lu dans le cadre du challenge des Rougon Macquart de Mypianocanta