dimanche 11 octobre 2020

Carnaval de Ray Celestin

 RESUME: Au coeur du Sud profond, La Nouvelle-Orléans, construite sur des marécages en dessous du niveau de la mer, a toujours été aux prises avec tornades, inondations et épidémies de toutes sortes. La nature du sol en fait une cité qui s'affaisse, où les morts ne peuvent être enterrés. Alligators, serpents, araignées hantent ses marais. Nombre de menaces ont toujours plané au-dessus de la ville. Et pourtant...

Lorsqu'en 1919 un tueur en série s'attaque à ses habitants en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot, la panique gagne peu à peu. On évoque le vaudou. Les victimes étant siciliennes, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l'agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D'Andrea, vont tenter de résoudre l'affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu'un ouragan s'approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.


MON AVIS:  Mon mari a trouvé ce livre dans la rue. En l'entamant, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. 
Mais il y a quelque chose qui attire l'œil sans avoir commencé la lecture, c'est la couverture. Pourtant, certains vont dire qu'elle n'a rien d'exceptionnel. Pour moi, elle a un je- ne- sais- quoi.
Deuxième point qui m'a interpellé c'est l'endroit où se situe l'histoire: La Nouvelle-Orléans. Je ne sais pas pourquoi non plus, mais cette ville me fascine depuis très longtemps. Elle a quelque chose qui fait qu'on s'y intéresse ! 
Pour écrire son histoire, l'auteur s'est basé sur un fait réel qui a eu lieu à l'époque, un sérial killer a perpétré une série de meurtres entre 1918 et 1919 à la Nouvelle-Orléans. 
Si les meurtres servent de toile de fond à ce polar historique, pour moi ce qui occupe avec brio le devant de la scène c'est tout ce qui gravite autour. A savoir, le jazz, le vaudou, le bayou et toute l'ambiance que l'on peut s'imaginer qu'il y avait à l'époque. L'atmosphère est très bien rendu car personnellement, je visualise tout à fait la Nouvelle-Orléans de 1919 comme décrit dans ce livre. 

De plus, l'auteur a eu la bonne idée d'inclure le grand Louis Armstrong dans son histoire. Ce qui n'est pas de l'imagination car, Armstrong est né à la Nouvelle-Orléans en 1901 et que je pense qu'il a dû connaitre ce fait divers.
J'ai bien aimé ce livre mais pas à cause des meurtres car ceux ci sont finalement assez accessoires, bien qu'il y ai une enquête. Malgré tout, l'intrigue tient la route et nous fait passer un bon moment. Mais ce que je retiens le plus de ce livre, c'est toute l'ambiance qui en découle et non les meurtres, l'enquête et tout ce qu'on peut attendre d'un polar qu'il soit historique ou pas. Et finalement, cela change et j'ai beaucoup aimé ça. 

dimanche 4 octobre 2020

L'assommoir de Emile Zola

 RESUME: Qu'est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd'hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d 'Or version Second Empire? L'existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s'expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l'intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers « assommoirs » - un accident de travail, l'alcool, les « autres », la faim - ont finalement raison d'elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L'Assommoir, cette « passion de Gervaise », cet étonnant chef-d'œuvre, avec des yeux neufs.


MON AVIS: De toutes les œuvres de la saga des Rougon-Macquart, la série de Zola, l'assommoir est celui qui me faisait le plus peur. Je ne sais pas pourquoi ! Pourtant je ne l'avais jamais lu, mais je repoussais sans cesse la lecture. Pensez donc, ma dernière lecture de la saga remonte à 2019!

J'ai été rassuré dès les premières pages: Je me suis laissé transporter dans l'univers de Gervaise et de ses proches. le moins que l'on puisse dire, c'est que la pauvre en prend plein la figure tout au long de sa vie. Comme si sur son berceau, il avait été écrit qu'elle aurait des malheurs toute sa vie. 

Il faut dire que l'époque n'aide pas ! Et Zola la décrit parfaitement cette époque où les ouvriers du Paris du second Empire luttent comme ils peuvent contre la misère qui les menace en permanence. Tout y est: L'alcool, l'argot des ouvriers, l'hypocrisie des gens, les radins et j'en passe. Plus, la description de ce quartier de la goutte d'or que je connais bien pour avoir travaillé à côté pendant quelques années . L'auteur nous dépeint cette vie de tous les jours et c'est purement jouissif de bout en bout. 
Zola nous promène dans ce quartier ou les métiers d'autrefois tel que les blanchisseuses ou les zingueurs se côtoient et "refond le monde". Qui se souvient au jour d'aujourd'hui tous ses métiers qui faisaient la force de ses quartiers parisiens mais aussi ceux de la campagne. Est ce que vous vous voyez lavandières alors qu'il existe des machines à laver chez soi ou à la rigueur la laverie automatique. 

Il y'a deux ans, j'ai été en vacance à Rochefort en Charente maritime et j'ai visité le musée des commerces d'autrefois. J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le temps pour nous faire découvrir ses commerces que nos grand parents ont connus. 

C'est ce que j'apprécie dans les livres de Zola, l'immersion dans le passé où il nous décrit avec force détails tout l'univers aussi bien des ouvriers de l'époque que des bourgeois. Nous entrons par la grande porte  dans les riches demeures ou brille une société souvent complètement creuse sous la plume de Zola. Ou nous nous promenons dans les ruelles de Paris et nous apprenons à connaitre "les petites gens".

Pour en revenir au livre, je me suis dit plus d'une fois qu'est ce que Gervaise attend pour se secouer les puces et tout envoyer valser: A savoir mettre un grand coup de pied dans la fourmilière? Comme si l'auteur voulait nous faire comprendre que l'on n'échappe pas à son destin et que l'hérédité y est pour beaucoup. Même si à plusieurs reprises, l'auteur la fait se remettre à flot, elle finit toujours par retomber jusqu''à ce qu'elle ne puisse plus se relever. C'est donc un roman bien noir et dans un sens infiniment triste que nous livre Zola, même qu' en y réfléchissant, les autres que j'ai lu ne sont pas plus gais .

Je disais que jusqu'à présent, je préférais quand Zola nous faisait entrer dans le monde de la bourgeoisie. Avec cette œuvre, je me rends compte que finalement, j'aime aussi beaucoup ce milieu rude et que l'auteur nous le brosse à merveille! 


ce livre a été lu dans le cadre du challenge des Rougon Macquart de Mypianocanta