vendredi 5 décembre 2025

Hildur de Satu Ramo

PRIX DU POLAR DES EDITIONS POINTS

RESUME:  Vingt-cinq ans après la disparition non-élucidée de ses jeunes sœurs Rosa et Björk, Hildur Rúnarsdóttir vit toujours à Ísafjörður, en Islande, où elle est inspecteur de police. Depuis cet événement traumatisant, elle surfe dans les eaux glacées des côtes islandaises pour tenter d'oublier.


Après quelques années passées dans l’unité des enfants disparus de Reykjavik, la jeune femme est en poste dans le petit commissariat de cette région désolée des Fjords de l'Ouest. Elle accueille bientôt un stagiaire finlandais, Jakob Johanson, qui lui-même porte les stigmates d'une vie personnelle compliquée.

À peine apprennent-ils à se connaître qu'ils sont amenés à enquêter sur un incendie qui a causé la mort d'un pédophile, et Hildur ne peut s'empêcher d'espérer trouver un lien avec la disparition de ses petites sœurs...

MON AVIS:  Un nouveau livre de lu pour le prix du polar des éditions Points et je dois dire que pour le moment, c'est celui qui est en haut du panier. (Bon, il m'en reste quatre à lire.)
Il faut bien le dire, ses polars venant du froid n'ont pas leur pareil pour arriver à nous plonger dans ses endroits reculés, inconnus de la majorité d'entre nous. 
Au point que personnellement, j'étais ravie de le lire sous un bon plaid bien chaud.
En commençant ce livre, nous ne sommes pas plongées directement dans l'ambiance. Nous faisons un bond en arrière de 25 ans et nous assistons à la disparition de deux fillettes qui rentraient de l'école. Clap de fin pour ce scénario ! Nous revoilà revenus dans notre présent dans lequel nous faisons connaissance avec Hildur, inspecteur de police dans sa région.
S'ensuit une enquête sur la mort d'un pédophile qui passe d'accident d'avalanche à un meurtre bien complexe. Puis le meurtre d'un avocat vient tout compliquer, car ses deux affaires sont apparemment liées. Mais de quelle façon ? Et quel rapport avec l'histoire relatée dans le premier chapitre ?
À  Ísafjörður, petite ville d'Islande, la vie y est assez dure en hiver à cause du climat qui est assez rude. L'autrice a su vraiment rendre les conditions de vie le plus fidèlement possible et nous, lecteurs, n'avons pas de mal à imaginer la vie que mènent les Islandais.
C'est un livre qui m'a beaucoup plu, grâce à son intrigue, qui, si elle parait simpliste, ne l'est pas tant que ça. Et même si elle met un moment à décoller, elle n'en est pas moins captivante. L'autrice arrive à prendre les lecteurs dans sa toile et à nous plonger dans son univers pour un polar que nous ne pouvons que difficilement poser. 
Les personnages ne sont pas en reste et je les ai beaucoup appréciés, chacun à leur manière. J'ai adoré Jakob, qui tricote des pulls islandais. Même si Hildur est sans contexte le pilier central du récit, car loin d'être l'héroïne très dure que rien ne touche, l'autrice a choisi d'en faire une personne avec ses failles, ses qualités et ses faiblesses qui plairont à bon nombre de lecteurs. 
Et cette fin, qui nous donne envie d'avoir directement la suite sous la main, pour connaître potentiellement le fin mot de l'histoire. Partons-nous pour une nouvelle saga ? L'avenir nous le dira ! Ce que je peux dire, c'est que j'ai déjà hâte de retrouver les aventures de Hildur. 


 

dimanche 16 novembre 2025

L'île des âmes de Piergiorgio Pulixi

 RESUME: Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l’île n’ont jamais été réclamés. Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien. Bientôt, la découverte d’une nouvelle victime les place au centre d’une enquête qui a tout d’une malédiction. De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme.


La première enquête de Mara Rais et Eva Croce nous plonge dans les somptueux décors de la Sardaigne, au cœur de ténèbres venus du fond des âges.

MON AVIS:  
Cet auteur me faisait de l'œil depuis un moment avec son livre "La librairie des chats noirs" et c'est finalement avec "L'île des âmes" que j'ai fini par le découvrir.
On découvre une nouvelle série avec un duo d'enquêtrices pour le moins atypique : Eva Cros/ Mara Rais. Toutes les deux ont leurs problèmes, leurs angoisses et leur terrain de jeu est la Sardaigne, lieu que je ne connais pas et qui est rempli de rites ancestraux, de traditions.
Mara, qui est une habitante du cru, se voit reléguée au département des cold cases et Eva, qui vient de Milan, devient son adjointe. Entre elles, ce n'est pas le grand amour et les prises de bec sont nombreuses. 
Elles se voient devoir enquêter ensemble sur une vieille affaire de meurtre de jeunes femmes.
En parallèle, on suit une famille qui vit en dehors du temps, avec de mystérieux sacrifices, un mode de vie très à l'écart du monde moderne.
L'auteur prend son temps pour nous planter le décor, nous faire découvrir ses personnages, pour aussi nous permettre d'appréhender l'intrigue.
Même si le début peut paraitre long, il est nécessaire pour pouvoir apprécier la suite. Personnellement, j'ai beaucoup aimé cette façon de faire. Ce livre n'est pas un livre "rentre-dedans". Ni un polar avec lequel l'action est omniprésente.
Pulixi nous dépeint des personnages bien trempés, même si ce sont des personnages secondaires, et cela rend le roman très crédible.
Le seul petit bémol que je pourrais faire remonter est les petites phrases en sarde qui ne sont pas toujours traduites. Pas que cela soit très utile, mais cela peut freiner la lecture, même si cela n'est pas de première importance, cela peut potentiellement gêner.
J'ai beaucoup aimé ce livre, avec son lot d'intrigues, et on ne peut que se laisser transporter dans l'atmosphère de cette île où le dénouement m'a laissé sans voix tant je n'ai rien vu venir.
J'ai déjà la suite dans ma PAL et je serais ravie de continuer l'aventure au côté de Mara et Eva. 

dimanche 2 novembre 2025

Les doigts coupés de Hannelore Cayre

PRIX DU POLAR DES EDITIONS POINTS

RESUME: En découvrant le squelette d’une femme dans une grotte, la paléontologue n’a pas seulement mis au jour une sépulture vieille de 35 000 ans, mais également la première scène de crime de l’Histoire.

Quelle révélation est allée colporter Oli, cette femme venue du fond des âges, entraînant à sa suite l’humanité dans un chaos irrémédiable ? Qu’a-t-elle voulu nous dire en plaçant l’empreinte de sa main mutilée au centre de cette fresque de la douleur et de l’impuissance ? “Regardez donc ce qu’ils m’ont fait” ; “Regardez, ce qu’ils nous ont fait subir à nous toutes !” Oli veut être une chasseuse car la chasse est interdite aux femmes. Comme toutes les héroïnes de l’auteur, elle est portée par le même vent de liberté et elle revendique avec une âpre autorité et un humour caustique son droit au bonheur.

D’une plume hilarante et acérée comme la lance de sa chasseuse, Hannelore Cayre mène le lecteur ravi au cœur de la préhistoire sur les traces de nos origines et joue avec notre avidité à écouter des histoires.

MON AVIS: Je continue mon aventure livresque pour le prix du meilleur polar 2026 pour les éditions Point.
C'est un roman qui relate la découverte de deux squelettes qui datent de la période préhistorique et qui m'a beaucoup plu pour son contenu, sa construction et son alternance passé/présent que j'ai trouvée bien dosée.
Après chaque action, un petit chapitre en italique nous ramène dans le présent pour nous expliquer ce qu'a découvert la paléontologue. 
Je me demandais au début ce que ce roman pouvait bien faire dans la catégorie polar, mais les différents chapitres éclairent sur ce point.
Nous assistons à la découverte de la 1ʳᵉ scène de crime de l'histoire.
Bien qu'un peu dérouté au début, j'ai pris plaisir à lire la vie d'Oli, première femme qui défend ses droits à l'époque où une femme ne sert à grand-chose.
J'ai beaucoup aimé les suggestions d'Oli par rapport à la conception des enfants, ainsi que la plongée dans cette époque que je ne connais pas du tout, à part ce que j'ai appris à l'école. Il faut dire que la préhistoire n'est pas ma période historique. 
Roman très court qui se lit relativement vite, je suis contente de l'avoir découvert, car je ne suis pas sûre que sans le prix du polar, je me serais tournée vers ce livre.
La seule chose que je peux reprocher, c'est les dialogues résolument modernes dans la bouche des protagonistes. En même temps, je ne sais pas si les hommes de Néandertal avaient le langage développé ou pas. Peut-être que l'auteure a préféré utiliser ce langage par souci de compréhension.
Finalement, une lecture sympathique sur une époque que je connais peu et qui m'a fait passer un bon moment.



lundi 20 octobre 2025

Sadorski chez le Dr Satan de Romain Slocombe

 PRIX DU POLAR DES EDITIONS POINTS

RESUME: Octobre 1944 : les polices gaulliste et communiste traquent Marcel Petiot, le tueur en série qui sous l'Occupation découpait et brûlait les malheureuses victimes de sa fausse filière d'évasion de Juifs.


Ces mêmes polices recherchent activement Sadorski, flic collabo en fuite, qui pour leur échapper s'est joint à des Français pronazis parachutés en territoire libéré pour y commettre des attentats. Lâché par ses complices, il trouve asile chez un collègue, brillant jeune enquêteur de la PJ et marié à une femme ravissante...

La fatalité veut que Sadorski et Petiot se rencontrent. Le " génie du Mal " va inspirer à l'inspecteur déchu une de ses plus monstrueuses entourloupes ; tandis que " Sado ", lui, compte bien mettre la main sur le trésor caché du docteur Satan.

MON AVIS:  

Lu dans le cadre du prix du polar 2026 pour lequel je suis jury, je suis mitigé sur ce livre. 
J'avoue qu'en écrivant cet avis, je ne sais comment le tourner.
Déjà, il faut savoir que c'est une suite de séries qui peut se lire indépendamment, car si le personnage est récurrent, ses enquêtes sont uniques. Enfin, si j'ai bien suivi.
On suit donc le personnage de Sadorski, flic, collabo qui n'hésite pas à retourner sa veste quand cela lui chante. Pourri jusqu'à la moelle, méchant, menteur, manipulateur et j'en passe. On peut dire que c'est loin d'être un personnage sympathique.
L'intrigue se situe donc en octobre/novembre 1944, où nous, Français, nous commencions à respirer la liberté après la guerre.
Il faut bien le dire, l'auteur a dû énormément se documenter, car nous avons vraiment l'impression de baigner dans cette atmosphère après-guerre.
Si au début, j'appréciais beaucoup ma lecture, il y a pas mal de moments qui sont très longs, voir par moments fastidieux à lire.
Au fur et à mesure que j'avançais dans l'intrigue, mon intérêt s'est essoufflé, car c'est lent, cela tire en longueur sur la fin.
De plus, on parle beaucoup du Dr Petiot, qui finalement apparait très tard dans l'histoire, même s'il est régulièrement mentionné. C'est dommage, parce que j'aurais aimé qu'il soit plus présent, même si on a une bonne reconstitution de son parcours sanglant.
Par contre, la fin ne m'a absolument pas plu. Je l'ai trouvé assez absurde et pénible à lire, qui de plus n'apporte rien et se finit de façon abrupte. J'avoue avoir eu du mal à comprendre.
Cela n'enlève rien à la qualité de la plume de l'auteur qui a fait un excellent travail, même si j'ai décroché à 160 pages de la fin. Je dois reconnaître que j'ai quand même bien aimé plus de la moitié du livre.
En conclusion, je ne sais pas si je vais le recommander, ou alors, il faut peut-être avoir lu les autres tomes de la série pour apprécier pleinement cette histoire qui, pour ma part, ne m'a pas convaincu plus que ça.

dimanche 12 octobre 2025

Les cités divines, tome 3: la cité des miracles de Robert Jackson Bennet

              SERVICE PRESSE

Je remercie les éditions Albin Michel pour l'envoie de ce livre

RESUME: L'assassinat. La violence. La destruction. Tels ont toujours été les domaines d'excellence de Sigrud je Harkvaldsson, ancien agent de Saypur désormais recherché pour le meurtre de plusieurs soldats.


Quand il apprend la mort de sa meilleure amie, l'ancienne première ministre Shara Komyad, dans une explosion, Sigrud sait exactement ce qu'il doit faire. Shara lui a appris à se cacher, à suivre une piste, à trouver des informations sensibles. Il va faire tout cela, mais dans le but de la venger.

Alors que son enquête progresse, il commence à se heurter à des difficultés inattendues : ses adversaires utilisent des miracles qui ne devraient plus fonctionner depuis la mort des dieux et leur commanditaire n'est visiblement pas humain...

Si ce n'est pas un homme, si ce n'est pas un dieu, qu'est-ce alors ?

MON AVIS:  

J'ai refermé ce livre hier soir et je suis encore sous le coup de l'émotion après avoir partagé les aventures au côté de Sigrud, Tatyana et de tous les autres personnages qui ont peuplé ce récit.
Et quelle histoire, on suit leur destin, leur vie et ce qu'il en advient. On ne peut qu'être ému par la vie de Sigrud, personnage secondaire dans les deux tomes précédents et qui, ici, passe au premier plan.
Sigrud, personnage bourru, une sorte de viking au caractère bien trempé, mais d'une loyauté sans faille, très "rentre dedans", si j'ose dire, apprend la mort de sa plus vieille amie, Shara Komayad.

S'ensuit une enquête menée tambour battant, où il quitte tout et plonge dans un univers de divinité.
Nous apprenons la vérité sur tout ce que nous avons vu dans les tomes précédents, que ce soit sur les divinités, le pourquoi de la force de Sigrud.. 
Clairement, dans ce tome, les divinités sont au centre de l'action et du pouvoir, mais l'auteur a su se renouveler et nous en mettre plein la vue sans en faire trop. 
Nous assistons au côté de Sigrud à une épopée faite d'action, de voyage et je me suis surprise à retenir mon souffle sur certaines scènes. 
En tournant les pages, on en apprend un peu plus sur cet univers imaginé par l'auteur qui a réussi à mêler de la fantasy à une révolution moderne avec certaines inventions comme l'aérotram, le chemin de fer sans jamais lasser son lecteur.
Et que dire des 100 dernières pages où tout se joue, que personnellement, j'ai lues en quasi-apnée, tellement je voulais savoir la fin (j'ai d'ailleurs retardé l'heure de mon dîner, car je ne voulais rien lâcher).
Je pourrais écrire un avis de plusieurs pages, tant il y aurait à en dire. Mais, je pense conclure en rajoutant juste que ce tome a clos cette saga avec brio et justesse, que l'auteur m'a fait découvrir un univers que je ne pensais pas autant apprécier et que ce tome est un véritable coup de cœur. Je quitte avec regret les personnages de cette saga que j'ai suivie avec plaisir pendant ses trois tomes. 

samedi 11 octobre 2025

Hurlements d'Alexis Laipsker

 RESUME: "Plus vous chercherez à comprendre, plus le piège se refermera sur vous."

Cinq femmes kidnappées.
Quatre victimes introuvables.
Trois enquêteurs sur la brèche.
Deux jours seulement.
Un tueur diabolique.
Zéro chance d'en sortir indemne.

MON AVIS:  
Quel plaisir de retrouver la plume de cet auteur pour ce polar glaçant qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête.  On retrouve le duo Venturi/ Montalvert qui je trouve matche bien ensemble. 
Une fois lancé dans la lecture de ce roman, on ne le lâche plus, tellement on est pris dans la toile. Une intrigue qui est haletante, avec son flot de questionnements. 
On suit donc le commissaire Venturi dit "le Cow-Boy" et la psychologue judiciaire Olivia Montalvert dit "Menthe à l'eau" dans une affaire où ils poursuivent un tueur particulièrement retors.
L'affaire met en scène des séquestrations de jeunes femmes, des meurtres, des mutilations qui n'ont rien de plaisant. 
Bien que les meurtres soient très glauques, l'auteur n'en abuse pas et énonce seulement les faits, afin de nous plonger dans l'ambiance.
Et l'ambiance, parlons-en ! J'ai eu l'impression d'être dans une voiture de police, à la poursuite d'un dangereux malfaiteur sur une autoroute, lancé à 180 km/h, tant c'est rythmé, addictif et plaisant à lire.
L'auteur nous plonge dans son univers et, tel un chef d'orchestre, joue avec nos nerfs et maintient la cadence jusqu'au dénouement final qui nous laisse sans voix.
En conclusion, un thriller extrêmement bien maitrisé, les courts chapitres vous font tourner les pages à une allure folle. Les retournements de situations, l'angoisse pour les personnages font que j'ai dévoré ce livre. Une lecture très addictive qui me donne envie de lire le suivant. 

samedi 27 septembre 2025

Le manoir des glaces de Camilla Sten

PRIX DU POLAR DES EDITIONS POINTS

RESUME:  Eleanor n'aurait jamais imaginé assister au meurtre de sa cruelle mais bien-aimée grand-mère Vivianne. Sur le seuil de l'appartement, elle croise le tueur. Mais atteinte d'une maladie rare, la prosopagnosie, elle ne peut reconnaître les visages.


En état de choc, elle apprend de surcroît que Vivianne lui a légué un manoir isolé dans la forêt suédoise dont elle n'avait jamais entendu parler.

Accompagnée de sa tante Veronika, de son compagnon Sebastian et d'un avocat un peu étrange, Eleanor se rend, angoissée, dans ce lieu inconnu. Le manoir dévoile peu à peu ses secrets et semble avoir été le témoin d'un passé terrible. Que cachait Vivianne ? Pourquoi n'avoir jamais mentionné l'existence de cette bâtisse ?

Beaucoup d'interrogations et si peu de temps, car le blizzard se lève et l'ombre des bois pénètre dans le domaine de Haut Soleil. Commence alors un huis clos pour le moins glaçant..

MON AVIS:  
3e livre de la sélection pour le prix du polar des éditions points, je reconnais que je suis partie dans cette lecture avec une petite appréhension : en effet, je ne suis pas fan des huis clos et les avis des lecteurs sont assez mitigés.
Je suis donc agréablement surprise par l'intrigue qui, tout compte fait, m'a énormément plu. Il faut bien l'avouer, ce n'est pas non plus le super thriller de l'année, car certaines ficelles sont un peu grosses. 
On suit donc Eleanor qui, après le meurtre de sa grand-mère, dont elle a plus ou moins assisté, se rend dans un manoir qu'elle a eu en héritage et dont elle n'a jamais entendu parler. Pour la petite anecdote, Eleanor est atteinte d'une maladie qui s'appelle prosopagnosie. C'est-à-dire que son cerveau n'enregistre pas les visages humains.
S'ensuit, tout un tas de phénomènes qui pose maintes interrogations. 
Comme je l'ai dit plus haut, ce thriller n'est pas sans défaut, mais l'ambiance assez pesante qui règne dans et autour du manoir font que l'intérêt du lecteur reste constante.
L'autrice a découpé son livre en deux périodes : d'un côté, Eleanor et les siens dans leur quête de la vérité sur les secrets de famille et une jeune fille qui écrit un journal dans les années 1960, lorsque la grand-mère, Viviane, vivait dans cette maison.
J'aime beaucoup lorsque les livres ont deux parties passé/ présent, qui se rejoignent à la fin. Cela crée pas mal d'interrogations qui, à mon sens, font que le lecteur cherche à comprendre ce que ses deux parties ont en commun. Ici, cela nous permet de connaitre le passé de Viviane.
Au fur et à mesure que l'on avance dans les pages, l'autrice arrive à nous insuffler l'angoisse éprouvée par les personnages avec différents incidents qui font installer un climat de peur dans le manoir.
J'ai donc beaucoup aimé ce thriller, bien que certains évènements arrivaient un peu comme un cheveu sur la soupe, l'intrigue est quand même assez bien construit et ce thriller glaçant m'a retourné le cerveau, quoique j'aie trouvé assez vite où l'autrice voulait nous emmener.
En conclusion, un petit thriller qui se lit vite, avec des chapitres court, qui mêle suspens et angoisse, il n'en faut pas plus pour passer un bon moment.


dimanche 7 septembre 2025

Les malvenus d'Audrey Brière

 PRIX DU POLAR DES EDITIONS POINTS


RESUME: 1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Cœur, en Bourgogne. Pas mort d'un excès de froid, de faim ou de vin, comme d'autres, mais proprement égorgé.


Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C'est le cas de l'inspecteur de police Matthias Lavau: recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire ses armes à Paris et à Lyon avant de finalement rentrer au bercail. Talent syna? II se souvient de tout, tout le temps. Une mémoire parfois lourde à supporter, mais dans ses enquêtes, un atout précieux.

La aussi est un ancien des Ursulines: Thomas Sorel, bien connu dans les alentours, et presque unanimement détesté... C'est le bras armé du très redouté maire. Beaucoup ont souhaité sa mort, pour des raisons valables, le plus souvent.

Dans l'atmosphère crépusculaire de l'hiver interminable qui s'est abattu sur la région, Matthias et son assiste Esther vont devoir démêler les racines du Mal, entrelacées depuis des décennies et profondément plantées dans les passions, les vices et les secrets de Haut-de-Cœur.

MON AVIS :  Deuxième livre que je lis pour le prix du polar, je reconnais que j'ai eu une petite appréhension pour ce livre. En effet, beaucoup de personnes sur le groupe Instagram dédié aux jurys ont moyennement aimé l'histoire. 

Personnellement, dès le début, j'ai été happé par cette intrigue. Il faut le dire, je lis rarement des polars qui ont pour toile de fond la Première Guerre mondiale. 

Après un prologue qui nous fait découvrir certains personnages qui vont jalonner le récit, l'autrice nous précipite de plein fouet et nous fait tomber au sens propre du terme sur un cadavre.

Avec une maitrise totale et une plume captivante, elle nous emmène dans ce village dans lequel les secrets enterrés dans le sable pullulent !

J'ai beaucoup aimé le contexte historique qui est très bien mené. On suit la vie des villageois coupés de tout en cette Première Guerre. Les rationnements, la vie difficile, les secrets enfouis au fond des mémoires en font un polar bien sombre.

Les personnages ne sont pas en reste et sont très bien travaillés. Que ce soit Mathias, avec sa mémoire prodigieuse, Esther, qui, bien qu'elle soit très énigmatique pendant pratiquement tout le roman, a une certaine aura qui fait qu'on l'apprécie tout de suite.

Bien que chaque personnage ait une part d'ombre, l'autrice nous distille un brin de compassion pour eux, que la vie n'a pas épargnés. 

Même si par moment, on devine où l'autrice veut en venir sur certains personnages, j'ai été scotché par les différentes révélations glaçantes qui vous font froid dans le dos.
En conclusion, un 1ᵉʳ roman réussi qui m'a énormément plu. Je serais très curieuse de lire la suite des aventures de Mathias et Esther.